États Généraux de la Transition du Tourisme en Montagne – Une nouvelle Histoire à écrire ?

© Kalen Emsley - Unsplash
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Quel est l’avenir de nos stations de montagne, de nos vallées, du ski, du tourisme ? 

Des interrogations sans réponse, mais y-a t-il une seule réponse ? On peut sûrement avancer sans trop prendre de risque, que continuer sur notre lancée : construction de masse, investissement démentiel tourné vers le ski alpin, disneylandisation du milieu montagne…n’est pas fiable. La crise du covid nous l’a bien démontrée : augmentation de la fréquentation estivale (voir saturation de certains espaces), fermeture des remontées mécaniques où encore l’enneigement aléatoire dans les stations de basses altitudes …

Mais alors, qu’en est-il de la suite ?

Un regroupement européen autour d’enjeux communs

L’Europe a défini plusieurs stratégies macro-régionales, dont la Stratégie de l’Union européenne pour les régions alpines : la SUERA pour les Alpes. C’est un cadre de travail commun pour l’ensemble des acteurs et des politiques concernés sur ce périmètre géographique aux enjeux particuliers.

La SUERA regroupe 48 régions situées dans sept pays, dont cinq États membres de l’UE, l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie, la Slovénie et la France ; ainsi que la Suisse et le Lichtenstein.

À l’occasion de la Présidence française de SUERA, les associations Mountain Wilderness et 2TM, Transition des Territoires de Montagne ont organisé les États Généraux de la transition du tourisme en montagne. L’objectif est de rassembler l’ensemble des parties prenantes de la montagne, de discuter et d’échanger autour d’enjeux communs, de partager leurs expériences et de trouver des solutions. 

Ces États Généraux ont été lancé officiellement le 16 et 17 mars 2021 à Métabief, dans les montagnes du Jura, lors du 1er rassemblement européen «Les stations de ski face au changement climatique».

Métabief, du deuil au renouveau  

Le changement climatique impact les activités touristiques en montagne et l’avenir des stations de ski est mis à mal.  En effet, les investissements engagés pour maintenir l’activité de ski alpin, font débat. La question c’est posé dans cette station Jurassienne, suite à un enchainement de « mauvais » hiver et lorsqu’il a été question de renouveler le parc de remontées mécaniques. 

L’outil ClimSnow propose des projections climatiques détaillées, il permet de quantifier la fiabilité de l’enneigement, sa variabilité et la capacité de la station à perdurer. Le résultat est sans appel. Pour la station de Métabief, d’ici 2030/2040, seules les pistes équipées de neige de culture seront praticables et d’ici 2050, la viabilité du ski est fortement remise en cause et tend vers une fin de l’activité économique liée à cette pratique. Il est l’heure de faire son deuil et de construire un avenir nouveau, d’anticiper et de préparer les acteurs locaux à ce changement. La fermeture du domaine est prévue et un plan de « transition climatique » est mis en place pour continuer à faire vivre ce territoire.

« Cet événement (lancement officiel des États Généraux) avait pour vocation de passer tous nos messages, et nous avons été entendus. Nous n’avions rien à vendre, juste à témoigner et à partager. Au début des rencontres, il y avait un sentiment de méfiance. Après les rencontres, le fond de la démarche a été unanimement reconnu. Je pense que la transition est pour tout le monde une occasion de trouver de nouvelles opportunités, à condition d’avoir des approches différenciées, territoire par territoire, de ne pas chercher la « solution miracle ». Olivier Erard, directeur du Syndicat Mixte Métabief Mont d’Or (SMMO).

Co-construire la montagne de demain

C’est tout l’enjeux de ces États Généraux : Travailler et réfléchir ensemble pour mettre en place des solutions adaptées à chaque territoire et trouver un équilibre viable alliant l’aspect environnemental et l’aspect social. Les citoyens, entrepreneurs, élus, hébergeurs, associations, scientifiques, industriels, agriculteurs, saisonniers seront sollicités. Localement, des ateliers seront mis en place et animés par des représentants formés en amont afin de regrouper les initiatives, d’échanger les bonnes pratiques et de bâtir un socle commun.

Les 23 et 24 septembre prochain se tiendront la dernière étape de ces États Généraux, une mise en commun des échanges de l’ensemble des territoires et d’établir une feuille de route européenne pour l’avenir des stations de montagne.

Mountain Riders s’engage auprès de Mountain Wilderness et 2TM à participer activement à la mise en œuvre de ces États Généraux. Au côté de Philippe Bourdeau, professeur à l’Institut de Géographie Alpine de l’Université Joseph Fourier (Grenoble I) et directeur du Master « Tourisme innovation transition », Camille Rey Gomez, directrice de l’association est en charge de la réflexion et conception des contenus des 22 et 23 septembre prochain. Le réseau de station de Mountain Riders sera mis à profit dans l’organisation des ateliers territoriaux animés et coordonnés par l’équipe de l’association.

Mountain Riders intervient à travers le Label Flocon Vert dans la transition écologique des stations de montagne en incitant les stations à mettre en place des alternatives durable à leur échelle.
Aujourd’hui, 9 stations sont labellisées, elles répondent ainsi à un ensemble de critères définis et actualisés. Pour garder ce label, les stations devront évoluer et atteindre de nouveaux objectifs durables. 

Retrouvez toute l’actualité des États Généraux de la transition du tourisme en montagne ici.